Agosta-Meynier, de son vrai nom Auguste Meynier, ne faisait pas les choses à moitié ; il faut dire et l’on peut, ne serait-ce qu’au vu de ce luxueux document, qu’à son époque c’ était un éminent magicien. Tout d’abord ce fascicule est imprimé sur un très beau papier à la cuve et non pas comme la majorité de ceux de ses confères, je n’en veux pour preuve que les nombreux que je possède et qui sont souvent sur du mauvais papier au Ph élevé jaunissant et se dégradant avec le temps. Le cordonnet est de soie, les pages intérieures sont de papier vergé (pontuseaux et vergeures) et la couverture de vélin épais. Quant à la gravure c’est une eau forte de Revellat d’après Carrier Belleuse (1896).
Il était destiné à des aristocrates, deux formules qui y sont employées le prouvent bien, les voici: « les salons les plus aristocratiques » et « tout le programme est marqué au coin du tact le plus parfait ». Nous découvrons aussi que ce magicien résidait dans un quartier huppé de Paris puisqu’il se trouvait à proximité de la rue de Rivoli.
Une autre indication précieuse, la routine devenue l’un de nos grands classiques que nous connaissons tous sous le nom du chapeau de Tabarin et si bien décrite dans un bel ouvrage de Trewey que je possède, s’appelle ici « 30 Trente Têtes comiques dans un chapeau« .
Dimensions: 8,5 X 12,8 cm.
A plus d’un titre Agosta-Meynier joua un rôle important dans nos milieux magiques. Tout d’abord il présida à deux reprises l’ASAP puis il créa le SIAP en 1928. Il fonda Le Journal de la Prestidigitation en 1905 et créa également Le Prestidigitateur, une revue importante qui subsista durant vingt ans et ne cessa de paraître qu’en 1939.
Ce document est peu courant pour ne pas dire rarissime. Qui l’aurait gardé ? Agosta-Meynier était très connu pour son humour, je l’entends rire d’ici… s’il savait qu’il se trouve aujourd’hui à Stank Veil à Mellac après être passé par l’Ontario…
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Je suis né en plein cœur du bassin ardoisier du centre Bretagne, c’est pourquoi je puis vous assurer que le Sénéclause je le connais depuis ma plus tendre enfance car avec le Santa Rosa, l’ami de l’estomac, la Grappe Fleurie et le Père Benoît, tous ces vins d’Algérie au fort degré alcoolisé, du « gros rouge qui tache » en bouteilles étoilées, étaient la boisson préférée des carriers. Entre la carrière et leur domicile certains avaient souvent « une ardoise » chez le boulanger mais aussi dans les nombreux bistrots qui sillonnaient leur route. Leur travail « au fond du puits » était tellement difficile et comme dans le bassin minier du Nord on y mourait jeune de la silicose. Quelle ambiance le jour de la Sainte Barbe où l’on chantait des cantiques en l’honneur de Mamm Santez Anna, patronne de la Bretagne et le dimanche suivant on allait voter communiste. Mais revenons à nos moutons, c’est avec une joie immense que j’ai retrouvé ce document datant de 1954.
Dépliant de 13,9 X 31,1 cm, plié en trois.
Ce document est assez exceptionnel et rarissime. C’était au temps des colonies et il s’adressait apparemment aux importateurs en gros. La viticulture était déjà en crise alors qu’aujourd’hui c’est toute la Culture qui est en crise dans notre pays, théâtres, cinémas, cabarets, opéras, casinos, sont fermés. Déjà les impôts et taxes augmentaient lourdement. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil…
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Les magiciens adorent les lapins sortant des chapeaux. En voici un de plus.
- Carte postale éditée pendant le dernier conflit mondial ou quelques temps après car je me rappelle avoir vu chez nous des tickets de rationnement dans un des tiroirs du buffet de la cuisine.
- Presque à coup sûr adressée à un magicien car qui parlerait d’un turc coupé en deux, comme des femmes également, dont les magiciens semblent s’être fait une spécialité ?
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Ah! Contrairement au poncif le lapin ici ne sort pas du chapeau mais d’une boîte. Donc je ne suis pas certain qu’il s’agisse d’un magicien, autrefois les marchands de lapins parcourraient nos campagnes soit pour vendre ou acheter des lapins…
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Vieille photographie avec envoi. Je reconnais aisément un des magiciens, il s’agit d’un de ceux qui m’ont fait le plus rire lorsque je le voyais apparaître sur l’écran de nos premiers téléviseurs en noir et blanc. Rappelez-vous, ce magicien aux allures d’ahuri couvert de médailles, qui ne réussissait aucun des tours très simples qu’il présentait, c’était à mourir de rire.
Sa prestation est remarquée aux côtés de Francis Blanche et de tant d’autres acteurs célèbres, Lino Ventura, Pierre Mondy, etc. dans Les Grandes Gueules, film devenu culte et que je ne me lasse jamais de revoir. Les dialogues de Michel Audiard sont devenus célèbres. Mac Ronay, personnage tellement insolite, joua dans d’autres films.
Peu de magiciens français peuvent se targuer d’avoir été invités deux fois dans le célèbre show télévisé d’Ed Sullivan aux Etats Unis. Le numéro étrange qu’il mit au point par la suite sous le nom d’Al Carthy, le savant fou aux prises avec le robot, créature effrayante sortie de son imagination, lui permit de voyager à travers le monde.
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Carte postale éditée à Helsinki. 1980. Dessin de Karl.
La formule magique la plus connue et la plus souvent utilisée par les magiciens est ABRACADABRA. D’autres magiciens connus comme Danté (Jansen) utilisaient aussi SIM SALA BIM et j’en connais un autre qui avait ainsi intitulé son spectacle. Pour ma part j’utilisais la suivante : « Hocus Pocus Hibernatus Minimus sans oublier Stradivarius. » Sur minimus cela me permettait de dire à un enfant: » Non, tu t’es trompé, ce n’est pas minibus mais minimus. Recommençons. Et une fois de plus je prétendais que dans le public j’avais entendu quelqu’un dire minibus et il nous fallait donc répéter encore la formule tous en chœur…
Notre magicien présente ici le célèbre tour des Anneaux Chinois, devenu un classique. On dit que ce fut Philippe, un magicien d’origine française, établi comme pâtissier en Ecosse qui aurait présenté et vulgarisé ce tour. Des jongleurs et artistes de cirque chinois en tournée le lui auraient expliqué.
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Rare carte postale datant de 1905. Zelda présentait un spectacle d’évasion, à la manière de Houdini .
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Encore un numéro d’évasion. Carte postale ancienne faisant partie d’une série. Publiée par Charles Skilton Ltd à Londres. Ce document est assez rare et je ne l’ai jamais vu apparaître ailleurs.
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Abordons maintenant une autre de mes passions qui est la ventriloquie.
C’est un des plus étonnants documents dans mes archives. Il ne mesure que 4,9 cm de large X 6,9 cm de haut. J’étais auparavant persuadé que ce genre n’existait qu’en Grande Bretagne et aux Etats-Unis car il s’agit d’une cigarette-card. A l’origine il s’agissait d’un petit rectangle de papier fort, genre bristol, que les fabricants de cigarettes introduisaient dans les paquets pour les consolider. Ils eurent vite fait d’y faire imprimer des images accompagnées d’un texte. Tous les sujets y sont abordés et je connaissais un riche magicien américain, Thurber, non rien à voir avec l’humoriste du même nom, qui collectionnait comme moi celles à thème de magie car il y en eut même où furent débinés les tours les plus célèbres de notre répertoire. Il alla jusqu’à y consacrer un superbe ouvrage que je trouve plaisir à relire.
J’étais persuadé que ces cigarette-cards ne se trouvaient qu’en Grande Bretagne et aux U.S.A. Le verso prouve que cela existe en Allemagne puisque le fabricant est de Baden-Baden.
L’Espagnol Senor Wences est un des plus célèbres ventriloques du monde ce qui lui a permis de le parcourir entièrement. J’ai pu examiner attentivement la fameuse « tête dans la boîte » qu’il utilisait, entre autres pantins, dans tous ses numéros. Elle se trouve dans une vitrine au siège du Magic Circle à Londres. Sa présentation d’un autre poncif de la ventriloquie était aussi extraordinaire, la main maquillée et vêtue d’un petit foulard avec laquelle il entamait un dialogue surprenant soulevait l’enthousiasme de tous les publics.
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Daniel REMY , le ventriloque Suisse, connut son heure de gloire à partir des années cinquante. J’ai sorti ces quelques photos d’un riche dossier qu’il remettait aux impresarios. Je crois qu’il se produisait beaucoup en croisières. Je trouve étonnant que lui aussi se servait d’un volatile comme Senor Wences. A propos de ce dernier il se trouve que j’ai un vinyle, 45 trs, qu’il enregistra en Australie au cours d’une de ses tournées mondiales.
Images copyright Collection Dany Trick.
Petit rappel: un ou deux clics sur une image et hop! elle s’agrandit comme par magie.